Pastoralisme dans les Pyrénées - COHABITATION

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Pastoralisme dans les Pyrénées

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PASTORALISME DANS LES PYRENEES
« OURS & PATOU Un Amour d’Eté » Une histoire vraie sur une estive dans le Haut Couserans en Ariège, « ou l’amour impossible de l’Ours et du Patou »
Ici, une race laitière, un troupeau à taille humaine… La vraie vie dans la montagne, un vrai bonheur !
   Bergers en Valais, ils introduisent une race de brebis béarnaises dans les Alpes suisses.
Plus de 1000 km les séparent mais la passion pour la vie de berger les réunit. A l’occasion d’un stage de formation agricole dans les Pyrénées béarnaises, Emile Deslarzes et son père Jean-Luc découvrent une ancienne race de brebis laitières, des basco-béarnaises, qu’ils décident d’introduire chez eux, en Valais. Ce coup de foudre pour une race particulière de brebis et pour les traditions pastorales béarnaises a été le point de départ de relations intenses. Les Béarnais ont transmis avec générosité leur savoir-faire aux Valaisans et des liens d’amitiés se sont tissés malgré la distance et les frontières.
Jean-Luc et Emile ont réussi leur pari. Leur troupeau de basco-béarnaises, le seul en Suisse, s’est parfaitement acclimaté aux pentes des Alpes. A l’occasion de leurs fréquents voyages dans le Haut-Béarn, ils ont pu observer des méthodes de travail et un rythme de vie souvent analogues aux traditions valaisannes.
Tout a commencé avec Albert Elgoyen. C’est chez lui qu’Emile a découvert les Pyrénées et les brebis basco-béarnaises lors de son premier stage. Pierre Souberbat, éleveur de brebis et de vaches, leur a transmis son savoir-faire pour la fabrication du fromage. Jean-Louis Laborde-Boy est aux yeux de Jean-Luc un berger emblématique, mainteneur des traditions pastorales. Il mène une vie rude, animée par l’amour des animaux et de la montagne. Sa fille Sophie aspire à suivre la même voie.
Chaque année, lorsque le travail sur leur exploitation le permet, la visite aux amis béarnais s’impose. Un pèlerinage à la rencontre d’hommes passionnés. Pour les bergers il n’y pas de frontières.
Être berger ou éleveur, c’est être avec les animaux en permanence dans la montagne, c’est un vrai métier qu’il faut valoriser !
L'éleveur engagé dans une logique productiviste n'entend pas modifier le fonctionnement de son exploitation, et surtout pas « à cause de l'ours ». Au contraire, les dégâts causés par l'ours lui permettent d'exprimer ses difficultés, pourtant plus certainement due à la crise de l'agriculture de montagne qu'au retour de l'ours.
Pour cet éleveur, l'ours est avant tout un prédateur, menaçant l'économie locale et le progrès.
L'activité de production est déconnectée du territoire même et de ses spécificités. En ce sens, on ne peut plus considérer ces produits comme étant du terroir.
Du point de vue du développement durable, ce système comporte beaucoup d'inconvénients : fuite de la valeur ajoutée (produits non finis quittant le territoire), inflation du coût du foncier agricole (dû à l'agrandissement obligatoire des exploitations), difficulté d'installation de jeunes agriculteurs, pertes d'emplois agricoles, érosion de la culture pastorale (disparition des bergers), dégradation de la valeur pastorale des estives (en l'absence de bergers guidant les troupeaux), difficulté de cohabiter avec la faune sauvage et les autres usagers de la montagne (touristes, chasseurs, forestiers etc…)
Le fondement du système demeure la production intensive en vallée d'un produit non fini. L'éleveur produit l'hiver sur l'exploitation des agneaux légers. Ils sont nourris à l'aliment industriel, et sont vendus rapidement. Ils partent le plus souvent à l'étranger (en Espagne) pour y être engraissés.
L'été, l'éleveur envoie le troupeau (constitué des mères, des agnelles de remplacement et des béliers) en transhumance en estive. Le troupeau y passe l'été sans surveillance ni conduite, l'éleveur y montant généralement une fois par semaine pour voir ses bêtes et soigner les malades ou blessées.
Voir à ce sujet la Synthèse des visites d'estives 2020 : Dans son objectif de sauvegarde de l'ours, l'ASPAS, Association pour la protection des animaux sauvages, a organisé cet été des visites dans les estives d'Ariège (09).
Entre le 21 juin et le 19 septembre 2020, une vingtaine de personnes ont effectué 11 sorties dans des zones à ours sur les estives fréquentées par les troupeaux, afin de procéder à certaines observations sur le terrain. Aucune des estives visitées en 2020 n'a mis en place le triptyque « pâtre + chiens de protection en nombre suffisant + parc de regroupement fermé électrifié » au complet. Sur les 17 estives visitées, 15 sont équipées d'1 ou de 2 bergers. 1 troupeau est laissé sans berger ni surveillance, sauf rares visites de contrôle. Voir le rapport complet sous forme de PDF dans la page du site. Cliquez ici
Mais il y a heureusement des éleveurs, des pâtres et des bergers qui exercent une garde serrée profitable au troupeau, avec permanence auprès du troupeau et regroupement nocturne, présence de chiens de protection. Leur professionnalisme porte ses fruits. La garde serrée du troupeau et la présence des chiens de protection garantissent une limitation des prédations. Cette sécurité acquise permet de relativiser la présence du prédateur. En ayant mis en place le triptyque « pâtre + chiens de protection en nombre suffisant + parc de regroupement fermé électrifié » au complet tout se passe bien.
L'équilibre précaire des exploitations ne permet pas l'intégration de préoccupations environnementales et les mesures d'accompagnement sont considérées comme des retours en arrière inacceptables pour des agriculteurs qui ont beaucoup œuvré pour le progrès technique de leur exploitation. Le voudraient-ils que l'évolution du système de production serait difficile pour ces éleveurs fortement engagés financièrement (emprunts) et insérés dans une filière de production qu'ils ne maîtrisent pas (grossistes, coopératives, fournisseurs d'aliments ...).
Le décalage avec les nouvelles attentes de la société grandit. Notons toutefois que ces attentes sont parfois paradoxales, entre une demande de produits de qualité, préservant l'environnement, créant des emplois, maintenant la culture locale ... et la recherche de prix toujours plus bas. A ce jeu-là, les agneaux étrangers (néo-zélandais notamment) sont mieux placés que les agneaux pyrénéens.
Mais voilà, il existe un modèle pour l'agriculture durable et le pastoralisme en montagne.
Existerait-il donc un système plus durable, intégrant tant les aspects économiques qu'environnementaux, y compris la présence de l'ours ? Mais qui en veut ?
Un sujet intéressant à lire.
Synthèse des visites d'estives 2020
Dans son objectif de sauvegarde de l'ours, l'ASPAS, Association pour la protection des animaux sauvages, a organisé cet été des visites dans les estives d'Ariège (09).
Entre le 21 juin et le 19 septembre 2020, une vingtaine de personnes ont effectué 11 sorties dans des zones à ours sur les estives fréquentées par les troupeaux, afin de procéder à certaines observations sur le terrain.

Pour revenir sur "l'Ours" voici quelques précisions...
L’État doit travailler sérieusement à la cohabitation pastorale et à la restauration de la population d’ours dans les Pyrénées et ne plus seulement agir en fonction des vociférations et exigences des opposants.
 
Seules les mesures préventives sont efficaces. Les autorités devraient plutôt subventionner l’acquisition et l’entretien des mâtins espagnols en nombre plus que suffisant, la pose de parcs électriques (si c’est possible et ce n’est pas possible partout), et adapter les règles pour faciliter la prévention.
Si la société veut des ours, qu’elle paie ce que ça vaut et au juste prix ! Et ça vaut aussi pour le loup qui arrive...
Dans la plupart des pays européens concernés, les populations locales ont toujours connu l’ours. Elles n’en ont pas peur et ont maintenu les techniques de protection adaptées.
En France, l’ours a bien failli disparaître et nous devons (ré)apprendre à vivre avec. S’ADAPTER OU DISPARAITRE !
Partout où il y a des ours et des troupeaux, il y a des dégâts au bétail, dans des proportions très différentes selon les régions. La France a toutefois le triste record du nombre de bêtes indemnisées-ours : on est dix fois au-dessus de la moyenne européenne …
L’impact de l’ours n’est pas seulement lié aux effectifs d’ours, mais surtout au type de bétail et aux pratiques d’élevage.
Ainsi le petit bétail (brebis, chèvres) est le plus vulnérable, « d’autant plus quand les troupeaux ne sont pas protégés (bergers, chiens de protection). »
Nulle part en Europe l’ours n’est considéré comme un animal réellement dangereux.
Il faudrait que certains éleveurs réfractaires apprennent comment concilier ours, loups et élevage.
En n’oubliant pas que les animaux domestiques doivent rester sous la protection de l’Homme.
Une petite précision au sujet des effarouchements (Voir dans ACTUALITES)
L’effarouchement par tirs non-létaux d’ours « normaux »
Ces effarouchements dits « renforcés » consistent à tirer des cartouches à double détonation en direction des ours lorsqu’ils s’approchent des troupeaux.
Cette technique est inutile, inefficace, dangereuse pour les ours et pour les hommes et ne résout rien.
1- Le seul effarouchement efficace et sans risque est celui réalisé par les chiens de protection. La priorité est de généraliser l’usage des patous et de l’adapter au contexte de chaque estive (taille du troupeau, relief, nombre de chiens, éducation …).
2- Il est illusoire de faire comprendre à un ours qu’il ne doit pas attaquer des troupeaux sans protection, et tout aussi illusoire d’imaginer généraliser les effarouchements à l’ensemble des troupeaux. Il n’y a donc aucune perspective de rendre cette technique réellement efficace pour réduire significativement les dégâts.
3- Les détonations sont potentiellement dangereuses pour les ours qui ont une ouïe très sensible.
4- L’effarouchement de femelles suitées risquent de provoquer la séparation mère – oursons, donc de compromettre leur survie.
5- Les effarouchements sonores perturbent inutilement l’ensemble de la faune locale, et les personnes présentes à proximité (bergers, randonneurs …)
Depuis des générations, l’homme responsable a imaginé les moyens de protéger les troupeaux des prédateurs. Les techniques modernes les rendent plus efficaces encore.
Regrouper les troupeaux le soir et les protéger avec des clôtures électriques et des chiens de protection est très efficace, surtout contre l’ours qui n’est pas un prédateur spécialisé, mais par opportunité. Si on lui rend le bétail inaccessible, il se tournera vers d’autres sources de nourriture.
Voici un exemple typique sur la « haute protection de ces chiens » Ici il s’agit de cohabiter avec les loups. (L’ours en définitive, c’est la récréation !)
Alberto Fernández et Rosi González élèvent neuf cents brebis (900) en plein air au cœur d’une zone qui concentre « la plus forte densité de loups en Europe ». Convaincu que la cohabitation avec le loup est parfaitement possible, le couple prend le contre-pied de ceux qui prophétisent la fin du monde rural avec l’interdiction de la chasse au loup dans toute l’Espagne, entrée en vigueur en septembre 2021.
Les mâtins espagnols sont de véritables soldats, prêts à attaquer un ours à deux s’il approche du troupeau. « Ils sont les prédateurs naturels du loup », explique le berger.
Avec sa compagne, Rosi González, ils ont dix-sept mâtins sur l’exploitation. Résultat ? Une seule attaque en huit ans. Une dizaine de brebis perdues.
Un curieux mélange de chiens qui fonctionne très bien. Pourquoi ?
Les divers chiens de protection n’ont pas vocation à rester en permanence avec le troupeau. Le rôle étant d’empêcher les prédateurs d’approcher, les individus de la meute se répartissent le travail, certains chiens restent au milieu du troupeau pendant que d’autres patrouillent à la périphérie. La meute de chiens de protection a la capacité de faire évoluer sa stratégie de protection en fonction de la stratégie des prédateurs, et notamment du loup et de l’ours.
POURQUOI L’ÉCHEC DU CHIEN DE PROTECTION EN FRANCE ?
Le chien de protection est de loin le moyen le plus efficace de protéger les troupeaux, et c’est aussi ce que prouvent des siècles de pastoralisme dans le monde entier. Mais l’histoire et la géographie du pastoralisme démontrent aussi que pour être efficace le travail des chiens de protection doit répondre à certaines règles. Pour bien travailler, le chien de protection a besoin de l’affection et du soutien de son berger, il est le compagnon de celui-ci et non un outil de travail. Par ailleurs, le chien de protection travaille en meute et apprend son métier au sein de la meute.
Malheureusement, en France, la réintroduction du chien de protection n’a absolument pas tenu compte de ces deux impératifs : une relation berger-chien basée sur le respect et la confiance et le rôle déterminant de la meute. Financé par les pouvoirs publics, le chien de protection a été proposé aux éleveurs comme un outil (parmi d’autres) pour défendre leurs troupeaux. L’outil a d’ailleurs été fourni avec son manuel d’utilisation : la méthode Coppinger, importée des Etats-Unis.
Mais cette méthode simpliste va totalement à l’encontre des besoins des chiots. Elle consiste à faire naître des chiots en bergerie, pratiquement sans contact avec l’homme, et à isoler très tôt le chiot de ses congénères sous prétexte de favoriser son attachement au troupeau. Le chien, cet animal éminemment social, se voit alors privé de la satisfaction de ses besoins fondamentaux : jouer avec ses semblables, apprendre des adultes, se sentir en sécurité grâce à la présence de chiens adultes et d’un maître protecteur et affectueux. Ce chiot se construira donc sur la peur, avec pour modèle des herbivores ! Quand on sait que le chiot apprend d’abord par observation et imitation, pas étonnant que certain se retrouvent à manger du foin ! Pourtant, il devra plus tard être un chien assez courageux pour affronter le loup et l’ours, et suffisamment intelligent et équilibré pour réaliser son métier dans un environnement particulièrement difficile : protéger le troupeau, parfois au risque de sa vie, sans attaquer les randonneurs, ni leurs chiens !
Acquérir des chiens de protection ce n’est pas simplement ajouter des chiens dans un élevage, c’est un véritable bouleversement des conditions de travail des éleveurs.
Vous donner les clés pour bien réussir l’intégration de chiens de protection dans votre troupeau afin d'avoir des chiens efficaces contre les prédateurs mais, aussi, faciles à gérer pour l’éleveur, c’est ce que vous propose Mathieu MAURIÈS. Avec une série d’exercices concrets à réaliser avec le chiot durant les deux premières années et les conseils d’un éleveur expérimenté.
Aujourd’hui établi dans les Pyrénées, l’élevage du Hogan des Vents comprend une centaine de brebis, des chèvres du Rove et des chèvres pyrénéennes, ainsi que des vaches bretonnes pie noir. Toutes pâturent sous la protection de ses montagne des Pyrénées (patous) et de ses kangals (bergers d'Anatolie), accompagnés par des ânes. Il propose aujourd’hui sa propre méthode d’éducation des chiens de protection et a mis en place plusieurs lignées de chiens sociables, équilibrés et aptes à travailler dans différents milieux, avec différents types de prédateurs (loups, ours, chien errants…) et différents animaux (moutons, chèvres, bovins, alpagas…).
Dans les espaces pastoraux, concilier tourisme et chiens de protection n'est pas toujours facile. Ces animaux, éduqués pour protéger les troupeaux, requièrent une attention particulière des promeneurs, qui doivent adopter les bons gestes. Ces chiens sont éduqués à l'autonomie, notamment pour qu'ils agissent lorsque le berger n’est pas là. Mais ils savent identifier un randonneur ou différencier un chien errant d’un loup, d’un ours.
COHABITER pour retrouver l'authenticité de cette montagne vivante
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